BENOÎT RICHAER – SALON DU LIVRE 2025 GENÈVE

« Cultiver une pensée plus libre. »

@ M-Dauphin-Lapy

Benoît Richaer était l’un des invités, ce dimanche, à la table ronde du Carré FEMINA, dédiée à la double question : La littérature peut-elle offrir des clés pour mieux appréhender l’avenir ? Et comment des outils non conventionnels enrichissent-ils l’analyse, nourrissent-ils la création et approfondissent-ils l’introspection ?

Décloisonner la pensée

« Nous vivons dans un monde saturé d’informations et de discours normatifs, où les voies de la réflexion sont souvent tracées », constate Benoît Richaer. Le véritable enjeu est de reconquérir notre capacité à analyser, créer et questionner. « Il ne s’agit pas de penser différemment, mais de se reconnecter à nos ressources créatives, celles qui permettent de voir au-delà du prévisible et du conventionnel. »

Benoît Richaer plaide pour une pensée latérale, qui libère des sentiers battus et donne accès à des vérités inaccessibles à la seule raison. « Ce n’est pas une connaissance élitiste, mais une invitation à explorer ses ressources intérieures. Chacun possède en soi cette capacité d’analyse et de création. Ce n’est pas une question de statut ou d’éducation, mais de savoir comment y accéder. »

Fusionner raison et intuition : vers une compréhension plus profonde

Des penseurs comme Carl Jung et Albert Einstein ont reconnu le rôle fondamental de l’intuition dans leurs découvertes. Loin d’être un simple éclat de génie, l’intuition permet d’atteindre des niveaux de compréhension que l’analyse rationnelle seule ne suffit pas à dévoiler.

Raison et intuition ne sont pas antagonistes, mais complémentaires. Leur fusion crée un espace intellectuel plus souple, capable d’englober des réalités

complexes et nuancées. « L’objectif n’est pas de prédire demain, mais d’enrichir la réflexion, d’élargir le champ de perception et d’offrir des perspectives nouvelles, voire inattendues », explique Richaer.

L’introspection comme discipline quotidienne

« Ce n’est pas un processus passif, mais une démarche intentionnelle et structurée », insiste-t-il. Il prône un acte créatif qui se traduit par l’écriture intuitive, l’observation des schémas récurrents de nos vies et l’analyse des récits que nous construisons sur nous-mêmes.

« L’écriture est un outil puissant, à la fois pour structurer sa pensée et laisser l’intuition s’exprimer. Poser des mots sur nos réflexions permet de mieux les comprendre et les enrichir. Cela exige une discipline intellectuelle et une curiosité active. »

Pour Benoît Richaer, la pensée est un territoire vaste, souvent sous-exploré. « Chacun peut s’émanciper des cadres rigides et cultiver un regard plus libre et nuancé sur le monde. L’important n’est pas de suivre les règles établies, mais d’oser les remettre en question et d’expérimenter de nouvelles formes de réflexion. »

Dans une société où tout va trop vite, Benoît Richaer plaide pour la lenteur. « Renouer avec une liberté intellectuelle qui échappe aux pressions extérieures. En s’éloignant du tumulte, la pensée peut se déployer. »

« L’ombre est plus attirante que la lumière. C’est dans l’ombre que l’on trouve la lumière. C’est dans ce retrait que l’on cultive une pensée libre », conclut-il.

(Nous avions annoncé un entretien avec Benoît Richaer mais la rencontre directe n’a pas pu finalement avoir lieu. Malgré notre déception, merci à l’équipe éditoriale FEMINA).

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